On s’interroge, aujourd’hui (d’aucuns s’en inquiètent même), à propos de la ligne éditoriale de la Watania.Un alignement, d’abord «voilé», discret, puis progressif, à présent comme définitif, sur les choix, les décisions et les pouvoirs du président. Aux infos et journaux, priorité, exclusivité aux discours et communiqués du palais, et s’il y a plateau, c’est prescrit désormais : c’est sans les partis et sans les opposants.Fait avéré, le plus grand média national l’est de nouveau, «sous la coupe du gouvernant». A première vue, les interrogations et les inquiétudes naissent de là. On songe vite, en effet, aux dictatures précédentes, aussi à la décennie noire d’Ennahdha. A ces périodes, la communication s’exerçait également d’une seule et unique main.La vérité, maintenant,la stricte et réelle vérité est qu’aucune comparaison ne tient plus aujourd’hui. Sous le régime du 25 Juillet, «Carthage» commande seule, tient tous les pouvoirs, passe outre adversaires et «concurrents», mais une certitude, le temps des autocraties est bel et bien révolu. A ce jour encore, les opposés coexistent. Personne ne participe à la décision d’Etat. Mais personne ne souffre d’interdits. Personne n’est exclu tout à fait. La vérité, par-dessus tout, est que les médias libres aboutissent toujours à leurs fins, alors que bloquent, en toute logique, les médias sous «hiérarchie». Des futurs se profilent,bien sûr,sous le régime d’exception…Celui de l’institution parlementaire avec la nouvelle loi électorale, le nouveau mode de scrutin et le double vote du 17 décembre prochain. Idem pour la justice, la magistrature et les magistrats, «réduits» au statut de «fonction».Y échappent, seuls, et toujours, les médias libres bien installés dans leur autonomie ,«couverts par leurs textes, leur position de marché». L’alignement? La mise sous contrôle de la Watania. Lors des dictatures, ils servaient à intégrer l’ensemble du système médiatique. Ils ne conduisent nulle part de nos jours. Les médias privés ont l’avantage du nombre, de l’audience et de la percutance. Aucune radio, aucune télé publique n’atteint la moyenne d’audimat et la qualité de chronique et de critique des chaînes privées. L’info dite publique perd à tout décompte désormais. Ne tient plus ni tête ni comparaison. Cède aux moindres oppositions.Simple. Sauf (qu’à Dieu ne plaise) à faire le choix de sombrer dans la tyrannie, il est pratiquement impossible de s’opposer à la liberté.
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